Ouverture du Colloque "La maladie d'Alzheimer"

Comment prendre en charge le malade et soutenir les aidants

Discours de M. Philippe Métézeau

Monsieur le délégué territorial de l’ARS,

Madame la Vie-Présidente du CODERPA,

Madame la Présidente de France Alzheimer Val d’Oise,

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Bienvenue à toutes et à tous au Conseil général du Val d’Oise pour cette conférence sociale ouverte aux professionnels et au grand public sur le thème de la maladie d’Alzheimer.

1.     Mais d’abord, pourquoi cette journée d'information ?

ü                            Comme vous le savez, l'allongement de la durée de la vie grâce aux progrès de la médecine et à l'amélioration des conditions de vie permet à un plus grand nombre de bien vieillir. Il faut s'en réjouir. Ainsi, si la part des personnes âgées "en forme" augmente, il faut aussi constater que le recul de l'âge du décès exacerbe les problèmes liés à la dépendance. Parmi les sources de dépendance, la maladie d'Alzheimer et toutes les maladies dites neurodégénératives touchent un nombre de plus en plus élevé de personnes. En France, le nombre de personnes qui en seraient atteintes serait de l'ordre de 850 000 avec une estimation de 100 000  nouveaux cas chaque année. Une maladie du grand Age mais qui peut également survenir beaucoup plus tôt. Le précédent gouvernement avait pris toute la mesure de l’urgence de lancer une grande réforme de la dépendance et avait clairement affiché ses ambitions. Cette responsabilité est maintenant entre les mains du gouvernement actuel dont on sait seulement qu’il a repoussé l’échéance de la réforme à 2014.

ü                            Pourtant l’urgence est là car la maladie n'a pas que des conséquences dramatiques sur la vie des malades, mais a des répercussions lourdes pour l'entourage familial. La perte de mémoire, souvent considérée comme le premier signe de la maladie, peut se révéler très rapidement comme invalidante et mettre en danger la vie de la personne malade. Lorsque la personne est seule ou en couple, le conjoint, les enfants peuvent se trouver brusquement confrontés à une situation à laquelle le plus souvent ils n'étaient pas préparés.

ü                            Il est donc essentiel que très tôt  le conjoint, le proche qui est en plein désarroi, qui peut développer un sentiment de culpabilité face à la complexité de la prise en charge, puisse se faire aider.

ü                            Mais pour accepter une aide encore faut-il savoir où s'adresser, comment oser en parler ? A qui ? Est-on certain que le bon diagnostic a été posé ? Comment la maladie va-t-elle ou risque-t-elle d'évoluer ? Bref comment faire face ? Autant de questions qui se posent au conjoint, aux enfants, aux "aidants naturels" mais aussi aux professionnels. Un siècle après sa découverte, cette maladie après avoir été longtemps ignorée du grand public est désormais "un sujet de société" qui concerne chacune et chacun d'entre nous.

2.     "En parler, c'est déjà agir "

ü                            Ce slogan emprunté à la protection de l'enfance en danger, prend également tout son sens dans la problématique de la prise en charge des malades Alzheimer et du soutien des aidants.

ü                            Le travail sur le terrain des associations comme France Alzheimer est à saluer car leur action apporte non seulement un soutien précieux aux aidants à travers la mise en place de groupes de paroles, mais également a contribué au développement de la recherche même si, aujourd'hui, beaucoup reste à faire pour découvrir un traitement efficace.

ü                            Le Plan national Alzheimer lancé pour 5 ans  de 2008 à 2012 est un chantier d'envergure où chacun prend sa place. Sa déclinaison dans le Val d'Oise s'est  traduite par des réponses concrètes qui existent désormais tant sur le volet "soins" avec par exemple des consultations mémoire qui permettent un diagnostic précoce, que sur le volet "médico-social" avec le développement des places d'accueil de jour, la création de deux MAIA "Maison d'Accueil et d'Intégration Alzheimer" qui constituent une réponse nouvelle où des professionnels formés pourront accompagner les malades et les aidants familiaux  pour trouver ensemble les solutions les plus adaptées à chaque situation.

ü                            Je souhaite insister sur deux axes importants du schéma gérontologique départemental 2012-2015 :

o            Tout d'abord, l'importance de mieux communiquer :la multitude des acteurs, la complexité des situations, l'enchevêtrement des dispositifs ne contribuent pas à donner une lecture fiable et facile d'accès pour nos concitoyens. Il est donc important que les institutions, les professionnels de terrain partagent l'information, se coordonnent pour une vision plus claire et plus efficace de nos interventions et c'est le sens de cette journée d'information qui s'inscrit dans le cycle des "conférences sociales" organisées et animées régulièrement par le  Conseil Général.

o            Le deuxième axe fort de ce schéma concerne justement "le soutien aux aidants familiaux confrontés à la dépendance de leurs proches" qui se décline en trois points :

§        Développer et structurer la formation et le soutien des aidants,

§        Favoriser un repérage des aidants familiaux ayant besoin d'aide et encourager le recours aux dispositifs existants,

§        Accroître l'offre de solutions de répit et favoriser leur utilisation optimale.

Le Conseil Général, aux côtés du CODERPA, et en partenariat avec l'ARS, avec cette journée d'information qui vous est proposée, s'est fixé trois objectifs :

ü                            Répondre aux attentes, aux questions des familles et des professionnels sur la maladie d'Alzheimer : les premiers signes et son évolution.

ü                            Faire connaître les réponses possibles pour dépister la maladie et la soigner

ü                            Présenter les modes de prise en charge de nature à apporter un soutien au malade comme à l'aidant familial à domicile et en établissement.

Un programme ambitieux qui je n'en doute pas sera assuré avec talent au vu de la qualité des intervenants et de la mobilisation des professionnels qui animeront toute au long de la journée les différents stands d'information à votre disposition dans le hall d'entrée.

3.     Je tiens enfin à remercier les intervenants qui vont animer les tables rondes, les professionnels qui ont répondu présents et le public qui est venu nombreux

ü                             En premier lieu mes remerciements vont à Madame Chatelain vice-présidente du CODERPA. Depuis plusieurs années elle consacre son temps à animer, avec l'ensemble des membres du premier collège représentant les personnes âgées, le travail des commissions thématiques aux côtés des services de la DPA. Ces commissions permettent de nourrir la réflexion tant sur les attentes des personnes âgées, leurs difficultés, que sur les solutions à privilégier. Ce témoignage des personnes âgées est précieux pour les élus comme les services ; les orientations du schéma gérontologique 2012-2015 qui vient d'être publié traduisent cette volonté du Département de répondre aux attentes de nos aînés.

ü                             Mes remerciements chaleureux vont aussi à Madame Not, présidente de France Alzheimer Val D'Oise. Elle aussi agit depuis des années dans notre département pour apporter un soutien concret aux malades qui souffrent, à leurs proches, "aidants familiaux" qui jouent un rôle fondamental dans l'accompagnement au quotidien. Cette journée sera l'occasion à travers les différentes interventions et témoignages qui sont prévus d'y revenir.

ü                             Je voudrais également remercier vivement Mr Manzini, délégué territorial de l'Agence Régionale de Santé du Val d'Oise qui avec ses collaborateurs a largement contribué à la mise en œuvre du plan Alzheimer lancé en 2008 par le Président Sarkozy.

ü                             Je remercie enfin à tous les professionnels impliqués au quotidien dans la prise en charge des personnes âgées que ce soit à domicile ou en établissement, lorsque la maladie, la vieillesse ne leur permet plus d'assumer seules "les actes de la vie quotidienne" comme on le dit pudiquement.

Je vous souhaite de fructueux échanges et une bonne journée.