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Le blog de Philippe Métézeau, Conseiller général du Val d'Oise, Canton d'Argenteuil Est

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Formation et insertion pour les jeunes "en décrochage scolaire et social". 1er Forum organisé par le Conseil général à l'ESSEC le 15 juin dernier

 Le dispositif départemental éducatif de formation et d'insertion appelé D²EFI, permet une meilleure coopération entre divers services publics et associatifs concernés par l'avenir des jeunes qui connaissent un parcours difficile pour leur insertion sociale, et ont souvent connu un "décrochage scolaire" précoce.

 

Ce dispositif a concerné jusqu'à maintenant près de 500 jeunes.

 

En plus des suivis individuels et personnalisés, le D²EFI a mis au point des "outils" pratiques pour les professionnels comme la réalisation d'un annuaire mentionnant toutes les structures locales et autres impliquées dans ces questions. Cela ne peut que renforcer l'efficacité de l'action.

 

Le Conseil général est l'acteur central de cette expérience, et c'est au titre de Vice-président du Conseil général chargé de l'action sociale que j'ai prononcé à l'ESSEC le discours d'ouverture du forum consacré à faire un point d'étape sur les actions de D²EFI.

 

En voici quelques extraits :

Voilà quatre ans, nous nous sommes engagés dans la mise en place de D²EFI, le dispositif départemental éducatif de formation et d'insertion. A l'initiative dans ce projet, le Conseil général a voulu faire du Val d'Oise un département pilote. Permettez-moi donc de vous dire en tant que Vice-président du Conseil général chargé de l'action sociale qu'il me tient à cœur d'être parmi vous aujourd'hui à l'occasion de ce forum. Les élus que nous sommes souhaitent mieux connaître votre perception de l'expérience menée alors que vous en êtes les acteurs et les spécialistes. En effet, c'est vous qui avez participé à la mise en place de D²EFI. C'est donc sans l'ombre d'un doute avec vous qu'il convient de faire un point sur l'état d'avancement de ce dispositif ambitieux qui doit permettre de favoriser l'insertion professionnelle de jeunes bénéficiant d'un suivi social particulier.

 

D²EFI est avant tout le fruit d'une coopération avancée entres les services du Conseil général, la Direction départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, les partenaires associatifs et la Délégation Interministérielle à l'Innovation, à l'Expérimentation sociale et à l'Economie (DIIESE). Mais il est peut-être utile de revenir sur les circonstances qui ont conduit à l'élaboration du projet D²EFI et à sa mise en œuvre. Il s'agissait d'abord de répondre à l'augmentation du taux de chômage des jeunes. Ce taux est symptomatique d'une insertion difficile, qui touche en tout premier lieu les jeunes les plus fragiles socialement. D²EFI fait par ailleurs suite à un accroissement significatif des admissions à l'ASE en même temps qu'à un ralentissement de l'entrée de ce public en rupture dans la vie active. Pour replacer correctement D²EFI dans le contexte son élaboration en 2007 il faut bien sûr aussi évoquer des circonstances nationales. La mise en place d'un dispositif départemental de formation et d'insertion à destination des jeunes publics en difficulté a directement fait écho aux deux lois du 5 mars 2007, relatives à la Protection Judiciaire de la Jeunesse et à la Protection de l'Enfance. Ces deux textes ont tracé les orientations du schéma départemental de l'enfance pour la période 2008-2013. Porté à la fois par le Conseil général et par l'Etat , ce schéma a été arrêté dès février 2008. Il prévoit de flécher les efforts des différents acteurs de la protection de l'enfance en Val d'Oise en faveur de l'orientation et de l'insertion d'un public en proie au décrochage scolaire et à l'exclusion sociale.

 

Le Conseil général avait pris le parti, il y a maintenant dix ans, d'accorder une attention toute particulière à l'insertion des jeunes adultes, et plus spécifiquement des jeunes dont il a la charge. Cet engagement s'est traduit dès 2002 par le passage de 21 ans à 22 ans ½ de la limite d'âge pour la prise en charge des jeunes adultes suivis par l'ASE. Ce choix traduisait la volonté de permettre à des personnes dépourvues de soutien familial de poursuivre des études pour s'insérer dans la vie active. En 2007, cela s'est poursuivi par notre engagement dans ce projet d'envergure qu'est D²EFI. Rapidement, le dispositif a été sélectionné par le Haut Commissariat aux solidarités actives au titre de l'appel à projets "expérimentations sociales 2008". C'est dans ce cadre qu'est intervenue la Délégation Interministérielle à l'Innovation, à l'Expérimentation sociale et à l'Economie. Cette sélection constitue sans doute la meilleure preuve de l'intérêt d'un dispositif tel que D²EFI. Elle a aussi permis sa mise en place rapide grâce au concours de l'Etat. D²EFI vise à corriger les inégalités qui frappent un public fragile. Les jeunes suivis par l'ASE, par la PJJ ou par les services associatifs habilités pour la protection de l'enfance sont en effet des jeunes en rupture, plus facilement en proie à la déscolarisation dès 16 ans. Les facteurs d'exclusion sont nombreux. De l'origine sociale au coût des études en passant par le niveau scolaire qui reste régulièrement conditionné à l'environnement social direct de l'élève, les publics généralement visés par D²EFI accumulent les freins à leur réussite. D²EFI a été conçu pour apporter une réponse efficace à toutes ces difficultés. Pour cela, il convenait d'apporter plus de lisibilité dans les dispositifs existants. C'est souvent l'une des clefs de l'efficacité. Les partenaires, nombreux, se devaient de prendre le chemin d'une plus grande concertation pour voir leurs actions couronnées de succès. Il n'est évidemment pas possible d'apporter une réponse unique à toutes ces situations d'échec.

 

C'est en fait dans la pluralité des cas à suivre que réside le vrai défi.

 Il est impératif, pour permettre une insertion efficace des jeunes suivis de façon indifférenciée par l'Etat, les associations ou le Conseil général de réussir à maintenir les jeunes adultes dans un cadre qu'ils ne sont plus obligés d'accepter dès qu'ils sont légalement majeurs. C'est seulement en assurant leur maintien actif dans des dispositifs qui requièrent un travail de longue haleine qu'il est possible de les aider à accéder durablement à un emploi. Dans le cadre d'un renforcement du partenariats entre les différents acteurs, financeurs et opérateurs de la formation et de l'insertion les objectifs généraux de D²EFI ont pu être fixés.

Tout le travail depuis 2007 consiste à recenser l'ensemble des ressources départementales, qu'elles soient spécialisées ou non, qui peuvent constituer un lieu d'information, d'orientation ou de mise en réseau. Dans le même temps, il est nécessaire d'assurer sans attendre la lisibilité comme la bonne diffusion de l'offre en matière de formation et d'insertion pour la mettre à disposition de l'ensemble des jeunes et des jeunes adultes accueillis ou accompagnés dans le département. Il est enfin indispensable que l'accompagnement multi-partenarial soit adapté à la situation individuelle du jeune. Je me répète mais c'est la condition sine qua non de la réussite du dispositif. Aujourd'hui, nous sommes réunis quatre ans après le début de l'élaboration de D²EFI pour partager sur sa mise en place et son efficacité.

Ce forum constitue un point d'étape qui doit permettre d'apporter des améliorations, notamment dans le fonctionnement au quotidien d'un dispositif qui est encore expérimental. On peut cependant retenir quelques données.

 

 Il apparaît que ce sont quelques 460 jeunes de 15 à 22 ans qui, dans le Val d'Oise, sont identifiés comme étant dans une situation complexe du point de vue de la scolarité, de la formation et de l'insertion. Ils représentent 30 % des jeunes suivis par l'ASE et 41 % de ceux suivis par la protection judiciaire de la jeunesse. La part de ces 460 jeunes sans activité est aussi significative puisqu'il sont 57 %, dont plus d'un tiers dépourvu de tout projet. L'étude des parcours de ces jeunes montre que le chemin vers l'insertion de ces populations jeunes reste très long. Ils sont moins d'un sur cinq à être inscrits, à ce jour, dans un parcours d'autonomie quand les autres sont parfois en dehors de tout suivi, ou éloignés des services chargés de leur suivi.

 

 C'est à partir de cette évaluation, éloquente, que nous pouvons avoir un aperçu du chemin qu'il nous reste à parcourir. Ensemble, nous allons donc devoir réfléchir à une nouvelle dynamique pour que les objectifs qui ont présidé à la mise en place de D²EFI continuent d'influencer l'action des partenaires que nous sommes sur ces questions. C'est seulement une action concertée qui pourra donner le nouvel élan aujourd'hui nécessaire à D²EFI. Vous pouvez être certains de la continuité de l'engagement du Conseil général en matière d'insertion. Nous entendons, plus que jamais, mener à bien la mission que nous nous sommes donnés en mettant en place D²EFI. C'est avec vous, nos partenaires privilégiés, que nous relèverons ce grand défi de l'insertion. "

Publié le 18/06/2011 à 10h55 dans Le Conseil général

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